Aimer la terre et les souvenirs : le guide et la devise de mon Nero d'Avola.

Derrière notre vin, il y a d'abord une histoire de famille : une histoire de choix, d'essais et d'erreurs qui peu à peu se frayent un chemin, de mutations sociales à travers les générations, de déplacements. Une histoire de longs parcours de vie et de retours constants dans des lieux de mémoire. Le souvenir de cet enfant qui, à l'âge de quatre ans, foulait du raisin dans la meule de son père, qui lui faisait alors manœuvrer le pressoir à vis comme un jeu. Cet enfant, c'est moi, Giovanni, et mon père, qui a construit la meule, s'appelait Francesco. Le vignoble actuel, planté dans les années 1970, est situé à Granieri, un hameau de Caltagirone. Mais bien avant cela, mon grand-père, venu de Vittoria (RG) à Granieri à la recherche d'une bonne terre à cultiver, a loué une terre appartenant au baron Silvestri, dans laquelle il a planté des raisins des Calaulisi, Frappato, Rossuniuri et Turribiancu, récolté et mélangés fin septembre. Quand il y a eu la possibilité économique d'acheter un terrain qu'ils possédaient, mon grand-père et mon père en ont pris un à l'endroit que nous appelions Petrascritta. Des terres qui se sont malheureusement révélées inadaptées à la vigne, car le vin qui y était produit, ponctuellement vers le mois d'avril, prenait le chemin du vinaigre. Petrascritta a donc été vendue. Les soins et l'attention de mon père, ayant connu l'échec passé, ont été fondamentaux dans le choix d'un bon sol cette fois, l'actuel : dans les collines, face au sud, en partie argileuse et en partie sablonneuse, à 350 mètres au-dessus de la mer. Cette terre commençait à donner beaucoup de satisfaction, pourtant le vin fut longtemps vendu uniquement en vrac et consommé localement.